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Le pâturage d'altitude: un écosystème singulier
Véritable pratique traditionnelle, le pâturage d’altitude fait partie d’un écosystème qu’il convient de maîtriser pour qu’il soit efficace. Il existe en effet des bonnes pratiques à suivre pour réussir son pâturage de façon globale et le pâturage d’altitude, aussi appelé pâturage de montagne ou alpage, n’échappe pas à cette règle. La bonne nouvelle, c’est qu’on vous dit tout ici ! À la fin de cet article, vous aurez toutes les clefs pour réaliser un pâturage d’altitude parfait.
Définition du concept de pâturage d'altitude
Le pâturage d’altitude est une pratique agricole privilégiée dans les régions montagneuses, comme son nom l’indique. Il diffère donc du pâturage en plaine qui est lui pratiqué en basse altitude. Appartenant à un écosystème particulier, il se fait donc en maîtrisant correctement son “terrain de jeu” : la montagne.
En effet, le pâturage d'altitude est une pratique agricole traditionnelle qui consiste à faire paître le bétail, bovin (vaches)
ou ovin (moutons ou chèvres), dans les régions montagneuses pendant la saison estivale. Cette pratique est courante dans les zones où les terres
de basse altitude sont utilisées principalement pour l'agriculture ou d'autres cultures, tandis que les terres en altitude offrent des
L'une des raisons principales pour laquelle cette pratique est employée est que les régions de basse altitude sont souvent réservées à la culture de céréales, fruits, légumes, etc., et ne sont pas propices au pâturage du bétail. En revanche, les zones d'altitude, en raison de leur topographie, offrent des prairies naturelles riches en végétation herbacée, qui sont bénéfiques pour le bétail. Le pâturage en montagne permet aux animaux de se nourrir d'une alimentation naturelle, favorable à leur bon développement et à la qualité de leurs produits, comme le lait et la viande.
De plus, le pâturage d'altitude permet d'utiliser plus efficacement les ressources disponibles en alternant l'utilisation des terres entre l'agriculture en basse altitude pendant la période estivale et le pâturage en montagne pendant la saison estivale. Cela permet également d'éviter la surcharge des pâturages en basse altitude et de protéger les sols et les écosystèmes sensibles. Le pâturage d’altitude est aussi pratiqué dans des régions qui ne sont pas adaptées à la culture des terres, en raison de leur relief notamment. L’éleveur utilise alors ces espaces pour optimiser au maximum son environnement. Il profite également des ressources en eau disponibles lorsque cela est possible pour l’hydratation de ses bêtes.
Ce qu’il faut bien comprendre vis-à-vis du pâturage d’altitude, c’est qu’il est très dépendant de l’écosystème montagneux. On pense ici aux conditions météorologiques rigoureuses en montagne, qui peuvent être difficiles pour le bétail et nécessitent une surveillance attentive des éleveurs. De plus, l'accès aux pâturages en altitude peut être limité en hiver en raison des conditions climatiques, ce qui oblige souvent les éleveurs à déplacer leur bétail vers des régions de basse altitude ou à fournir des compléments alimentaires à leurs animaux. En cela, le pâturage d’altitude s’effectue en grande partie sur la période estivale.
Histoire et évolution du pâturage d'altitude
Historiquement, le pâturage d’altitude est relié à une région : les Alpes, d’où vient le terme alpage. Cette pratique s’étend désormais aux autres régions montagneuses, que ce soit dans les Pyrénées ou le Jura par exemple.
Le pâturage d’altitude est une pratique traditionnelle, qui se pratique encore aujourd’hui avec un certain savoir-faire. Cette pratique, qui est vieille de plusieurs millénaires, conserve son héritage ancestral encore aujourd’hui. Au-delà de la pratique, c’est même un réel mode de vie pour les éleveurs, qui vivent bien souvent au plus près de leur troupeau durant la période estivale.
Dans certaines cultures et civilisations anciennes, le pâturage d'altitude était étroitement lié aux transhumances, une pratique qui consiste à déplacer le bétail entre les régions de basse altitude en hiver et les régions de haute altitude en été. Les éleveurs utilisaient ces transhumances pour répondre aux besoins saisonniers du bétail en nourriture et en climat plus favorable. Ces transhumances existent toujours aujourd’hui mais se font plus rares et moins importantes en termes de déplacement notamment.
Les bénéfices du pâturage d'altitude
Le pâturage d’altitude possède des bénéfices multiples, pour les animaux, l’environnement et la qualité des produits proposés (lait et viande notamment).
- Il a un impact positif sur la fertilité des sols. . La consommation animale dans les zones de pâturage entraîne forcément des déjections de la part des bovins et ovins, vecteur stimulant pour la vie biologique des sols. Ces déjections sont d'excellents fertilisants du sol et constituent la nourriture de nombreux insectes et micro-organismes.
- La qualité de la viande et du lait des animaux qui profitent du pâturage d’altitude n’est plus à prouver. On pense notamment aux produits fromagers comme le Mont d’Or ou le Reblochon de Savoie qui font partie intégrante du terroir français. La qualité de l’alimentation naturelle offerte par des prairies riches en nutriments bénéficie aux espaces animales et donc au produit final.
- Cette pratique traditionnelle est globalement favorable à un certain équilibre écologique. Le pâturage en montagne est souvent géré de manière traditionnelle et durable par les éleveurs, en tenant compte de l'écosystème local et des cycles naturels. Cette approche de gestion peut favoriser la durabilité et la résilience des systèmes agropastoraux. En respectant l’écosystème dans lequel il évolue, la pâturage d’altitude est donc favorable à la biodiversité.
Les défis et solutions du pâturage d'altitude
Le pâturage d’altitude fait face à plusieurs défis aujourd’hui, notamment vis-à-vis de l’évolution des conditions environnementales.
Les conditions climatiques étant en évolution, le pâturage d’altitude fait face à un défi certain : profiter de ce que peut offrir la montagne aux animaux tout en préservant la faune et la flore.
L’éleveur doit aussi être particulièrement vigilant à l’approvisionnement en eau. La fonte des neiges, les étés plus chauds peuvent entraîner une diminution des ressources naturelles en eau. Il faut donc s’adapter et investir dans des abreuvoirs pour que les bêtes puissent s’hydrater. Cela n’est pas anodin, surtout quand on sait qu’une vache peut consommer 150 litres d’eau par jour lorsqu’il fait très chaud.
Le pâturage montagneux doit aussi prendre en compte l’impact de la consommation des bovins et ovins sur le couvert végétal, ainsi que les piétinements provoqués par le passage de ces animaux. Il est préconisé d’effectuer une rotation régulière des pâturages, pour permettre à la prairie de se régénérer. Il est par ailleurs évident que selon la physionomie végétale, la composition des sols et les conditions météorologiques, le pâturage mettra plus ou moins de temps à retrouver son plein potentiel. C’est donc ici à l’éleveur d’adapter sa rotation selon les composantes de son écosystème.
Enfin, il a parfois été reproché aux éleveurs pratiquant le pâturage d’altitude de favoriser le déboisement afin d’augmenter la génération de prairies pour les animaux. Cette pratique ne s’inscrit évidemment pas dans le savoir-faire traditionnel du pâturage d’altitude.